Fournisseur officiel de la couronne de Belgique depuis 1883, la maison a été la première marque de son genre à proposer des collections saisonnières (maintenant coutumières dans le monde de la haute couture) sous la direction de Franz Schwennicke, qui a repris le flambeau en 1933.
Slow Fashion
Après ma leçon d’histoire, Mme Volpe me guide à travers le hall d’entrée et au-delà de ce qui deviendra sous peu le musée de la marque : tablettes de sacs à main, de modèles phares comme Brillant, Tempête et Givry, qui constituent autant d’archives vivantes. C’est un salut au passé de la maison, alors qu’elle se lance vers le futur. En 2011, Delvaux a accueilli un nouveau partenaire, First Heritage Brands, qui a entamé l’expansion de l’entreprise familiale à une échelle mondiale. La société est maintenant passée d’une dizaine de boutiques à plus de 40 dans le monde aujourd’hui, de Paris à Hong Kong. Et pourtant, dans notre monde de mode en accéléré et de « luxe » clinquant, Delvaux est restée plutôt lente et silencieuse. Il est impossible de regarder les collections – à l’inspiration aussi bizarre et extraordinaire que l’œuvre de Magritte (« Ceci n’est pas un Delvaux », s’intitule un sac ) et les frites belges – sans témoigner à la fois d’un raffinement incroyable et d’une légèreté sincère. C’est un parfait équilibre que partagent leurs clients. « Nos clients apprécient le savoir-faire et sont libres, avec un bon sens de l’humour – comme nous », affirme la directrice artistique Christina Zeller, qui a supervisé auparavant la production d’accessoires pour les Karl Lagerfeld, Christian Lacroix et Givenchy de ce monde. « Ils recherchent une élégance non conventionnelle. »