Il n’est pas rare d’essayer de couvrir tout Sintra en une seule journée, mais c’est ambitieux. Patricia Serrano, qui gère le site Web de voyage
FreshTraveler, s’est aventurée de Lisbonne à Sintra en vélo-taxi (tuk-tuk) pour admirer l’architecture médiévale et les alentours – « les ruines du château des Maures surplombent Sintra et offrent des vues magnifiques » – mais elle souligne qu’on peut facilement passer quelques jours à explorer tout ce qu’il y a à voir dans ce lien historique, plutôt que de tenter de tout boucler en 24 heures.
Une visite à Sintra ne saurait être complète si elle n’inclut pas le palais national de Pena, au sommet d’une falaise : c’est peut-être l’attraction la plus impressionnante de la ville, avec ses murs aux couleurs vives et l’amalgame de styles allant de l’Afrique du Nord au gothique moyenâgeux. Il a été commandé vers 1840 par le roi Ferdinand II, qui voulait un véritable décor d’opéra et l’a transformé de ruine monastique qu’il était en une fabuleuse résidence d’été pour la famille royale portugaise. L’ingénieur Wilhelm Ludwig von Eschwege a aidé à superviser le projet, inspiré en partie par les châteaux allemands des bords du Rhin. Les visiteurs s’émerveilleront devant les arches mauresques, les murs de stuc et la tour de l’horloge du palais, ainsi qu’à la vue de ses éléments islamiques et médiévaux, dont ses riches vitraux.
La photographe zurichoise et consultante en image de marque Uma Muthuraaman, a visité la ville avec sa famille et a adoré la rutilante façade jaune et rouge : « Elle se dessinait dans le ciel comme un bijou éblouissant et demeure notre image la plus mémorable de Sintra. »
« Pena a introduit l’architecture néo-traditionnelle au Portugal dans les années 1840, explique Mme Mendes. En faisant renaître les styles architecturaux du passé, le palais raconte l’histoire du Portugal par sa conception même. » Elle attire l’attention sur des éléments comme l’autel de la chapelle qui remonte au 16e siècle, et les détails sur les murs de la chambre du roi – semblables à ceux du plafond de la chapelle du palais national de Sintra.
Surnommé affectueusement « Paço Real » par les gens du coin, l’étonnant palais national de Sintra, avec ses cheminées coniques blanches, a également des origines royales. C’est le plus vieux palais de Sintra : bâti au Moyen-Âge par les Maures, il a ensuite été reconstruit et agrandi par une succession de monarques portugais, dont João I au 14e siècle. Rappelant un peu Versailles, il s’étend sur plusieurs étages, rempli de trésors comme la salle des cygnes, au plafond couvert de cygnes gracieusement peints. La pièce de résistance de ce beau palais est certainement la salle dite « des blasons », surmontée d’un dôme aux murs et au plafond tapissés d’azulejos (carreaux de céramique) : elle présente les armoiries du roi Manuel I, de ses enfants et de 72 familles nobles.
À quelques centaines de mètres, le château des Maures, situé sur une colline en face du palais de Pena, est une magnifique série de ruines qui remonte au règne des Maures du 8e siècle. On peut y visiter un petit musée d’artéfacts trouvés dans les ruines, mais la simple beauté du château, avec ses tourelles et ses murs, est un plaisir en soi pour les yeux (et idéal pour un égoportrait à publier sur Instagram).
Bijou architectural plus récent,
La Quinta da Regaleira est une riche maison aux jardins qui peuvent rivaliser avec ceux de tous les palais. Le plus grand de deux puits initiatiques en volute est particulièrement populaire auprès des visiteurs, avec son escalier en colimaçon qui semble tiré des pages du Seigneur des anneaux. La Quinta a été construite à la fin du 19e siècle par l’architecte Luigi Manini, sur une commande d’António Augusto Carvalho Monteiro.
Uma Muthuraaman en a trouvé les jardins tout à fait étranges et séduisants : « [ils] avaient beaucoup d’aspects d’un jardin royal, comme des bassins, des statues et des fontaines, mais le plus spectaculaire, c’était les grottes! Chaque centimètre carré des jardins était surréaliste. Nous avions l’impression d’arpenter un plateau de cinéma, présentant une tout autre époque – à laquelle les humains n’auraient pas eu accès. »